Le travail, c’est de l’amour rendu visible.
Chères amies et chers amis du monde entier,
Je trouve cette citation de Khalil Gibran éblouissante. J’essaie de l’appliquer à ma propre vie, et lorsque je rencontre des personnes qui l’incarnent, c’est pour moi à chaque fois une nouvelle révélation. L’artiste Gilles Lorin, « photographe, alchimiste et graveur », est justement de ceux qui l’incarnent. Compte-rendu d’une rencontre pleine de poésie et d’âme à la 8e édition du salon Fotofever à Paris.
Le riche agenda culturel de Paris est rythmé tout au long de l’année par des expositions et événements majeurs. Par exemple, septembre célèbre le Patrimoine (“Journée du Patrimoine”), le Design (Paris design week) et la Mode (avec notamment la Fashion Week). Octobre est notamment le mois de l’Art Contemporain (avec son point culminant la FIAC). Novembre est le mois de la photographie.
Je n’ai pas une grande culture en histoire de l’art, mais l’art m’a toujours passionné à titre personnel. J’ai pu m’y consacrer d’un peu plus près à titre professionnel, notamment avec une belle collaboration de deux ans avec la galerie d’art contemporain Emmanuelle Rousse, puis en épaulant des créatifs au niveau de leur communication. Je ressens toujours un pur bonheur lorsque je rencontre des artistes. Leur engagement sans faille pour leur mode d’expression, leur recherche permanente de sens à travers leurs créations, leur connexion à leur intuition, sont pour moi des sujets d’éternel émerveillement !
Ma chère amie photographe Corinne Rozotte, une grande voyageuse qui réalise de superbes reportages dans le monde entier, m’avait invitée l’automne dernier au salon Fotofever au Caroussel du Louvre à Paris. C’est un événement regroupant une centaine de galeries et plus de 200 artistes “émergeants” de 20 pays. C’est extrêmement intéressant, et je vous recommande vivement d’y aller si vous passez à Paris pendant ce salon.
Beauté et émotion
Lors d’une passionnante visite guidée, nous avons fait un stop sur le stand de Gilles Lorin et j’ai eu un vrai coup de coeur pour son travail. La photographie « Resilience » a d’abord attiré mon attention par son intensité, par le supplement d’âme qui s’échappaient de ce portrait à l’intensité quasi hypnotique. C’était comme si j’étais en présence de la personne sur la photo.
Resilience, Gilles Lorin, 2012
Je me suis dis que l’auteur de ces photos avait un talent fou, à l’instar de la photographes Sally Mann que j’admire beaucoup (l’année dernière a vu une belle rétrospective de son travail au Jeu de Paume à Paris.)
Les photos de paysages de Gilles Lorin sont également sublimes, imprégnées de sérénité et de mystère. Elles soulignent l’immensité et le caractère sacré de la nature, et suggèrent par là-même la relative insignifiance de l’être humain face à une telle puissance. J’ai ressenti l’inspiration directe de l’iconographie traditionnelle chinoise ou japonaise (où les individus sont des détails minuscules perdus dans des paysages immenses), et de la spiritualité d’Extrême-Orient telle que le Taoïsme ou le Shintoïsme.
Balance, Gilles Lorin, 2018
Les explications de notre conférencière et de l’artiste ont mis en avant un autre aspect passionnant de sa démarche. Au-delà de son talent évident de photographe, Gilles Lorin se passionne depuis de nombreuses années pour toutes les étapes de la chaîne graphique (prise de vue, développement, tirage et impression). Il va notamment chercher du sens et de la profondeur au travers de procédés photographiques anciens. Après des années de recherche et de pratique, il a acquis une maîtrise incroyable des tirages platine et palladium (projet « Memento Mori » par ex), et des cyanotypes, révélant toute une gamme de nuances de bleus de Prusse (projet « Dao » par ex).
Portrait d’Arbre, Prussian blue study no. 1, Gilles Lorin, 2018
Slow is beautiful
À l’ère du digital et du tout instantané, où chacun peut réaliser de belles photos d’un simple clic sur son smartphone, certains professionnels vont à contre-courant en étudiant les techniques d’antan qui demandaient une grande maitrise des procédés chimiques et du matériel, et beaucoup de pratique – donc de temps ! Gilles Lorin imprègne son travail de temps, tout en rendant son travail intemporel.
Ralentir pour se donner le temps d’être à l’écouter de son intuition. Se donner le temps de progresser par une pratique quotidienne, par une répétition infinie de gestes, pour tendre vers l’excellence. (Petite parenthèse pour faire un lien avec la culture japonaise que j’aime tellement : le pays reconnait certaines personnes ou groupes de personnes, passés maîtres dans leur art, comme “Trésors Nationaux Vivants”, en leur conférant de leur vivant le merveilleux rôle de gardiens de biens culturels intangibles. Cette approche n’est-elle pas juste merveilleuse ?)
De l’esthétique, de l’histoire et du sacré
J’ai discuté avec Gilles Lorin, qui s’est montré accueillant, disponible et souriant, attentif aux questions et répondant en prenant son temps, avec sincérité et authenticité, malgré la foule sur le stand.
Il m’a expliqué l’importance pour lui de la qualité et de l’histoire des supports et matériaux. Par exemple, il tire ses photos sur des papiers artisanaux ancestraux (comme le papier Gampi, un des papiers Washi japonais les plus prestigieux et onéreux). Ou encore en rehaussant certains tirages d’apposition de feuilles d’or (par ex sa magnifique série “Divin”). Cette technique fait écho aux paravents japonais de l’époque Kano, ou à l’utilisation de l’or pour représenter le sacré dans de nombreuses civilisations anciennes (cela m’a rappelé mon merveilleux voyage dans la Vallée Sacrée au Pérou, à la découverte de la civilisation Inca et de ses temples du Soleil qui étaient à cette époque recouverts d’or).
Le plafond du ciel, 2008, Gilles Lorin
Pour expliquer son oeuvre « Le plafond du ciel », Gilles Lorin n’a pas hésité à décrocher la photo de la paroi, et à la faire tourner sous les éclairages pour que la lumière se reflète et révèle certains détails de la photographie et la profondeur des motifs. En observant ses gestes, je n’ai pu m’empêcher de penser aux dorures sur les laques japonaises, qui reflétaient autrefois la lueur des bougies dans la douce pénombre des maisons traditionnelles – une esthétique si magnifiquement contée par Junichiro Tanizaki dans son « Eloge de l’ombre ».
Résilience et transformation
Gilles Lorin a aussi évoqué ses accidents de parcours (notamment un grave accident et une longue maladie), qui l’ont forcé à s’interroger sur la fragilité de la vie et à aller chercher en lui plus de sens pour son existence.
Ces expériences douloureuses l’ont poussé à se consacrer à sa passion, la photographie. Il capture aujourd’hui l’essence de ses sujets, le divin dans le monde qui nous entoure, et l’impermanence de toute chose. Pour moi, il est indéniable que la source de son travail, c’est l’amour. C’est pourquoi il incarne si bien, à mes yeux, cette si belle citation du poète et philosophe Libanais Khalil Gibran, « Le travail, c’est de l’amour rendu visible. »
Pour finir, j’ai également aimé la belle relation que l’on sent entre le galeriste, Jörg Maass, et son artiste. Leur complicité et admiration mutuelle sont évidentes. Beaucoup de générosité et de gentillesse chez l’un comme chez l’autre. Jorg Mass m’a accueilli sur son stand avec humour, en m’offrant un magnifique catalogue de Gilles Lorin, juste parce qu’il trouvait mon sac à main « très original et joli », m’a-t-il dit ! 🙂 Puis Gilles Morin m’a transporté dans son univers. Je les remercie tous deux pour ce beau voyage.
Si vous passez à Berlin, allez à la rencontre du galeriste Jorg Mass et du travail de Gilles Morin !
Kunsthandel Jörg Maaß
Rankestraße 24, 1er étage
10789 Berlin
T +49 (0)30 211 54 61
kontakt@kunsthandel-maass.de
www.kunsthandel-maass.de
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L’histoire personnelle de Gilles Lorin, ses influences artistiques en Asie, ses racines spirituelles profondes, sa recherche de l’excellence et de la préservation des techniques artisanales admirables, sa poésie, sa connexion à la nature, tout dans son approche résonne avec mon parcours ou ma sensibilité. Son travail me touche. Je crois que c’est exactement cela, la grâce qui émane d’une belle rencontre, avec une personne ou avec son oeuvre.
Et vous, chères lectrices et chers lecteurs, avez-vous fait récemment de belles découvertes artistiques ? Partagez vos coup de coeur dans les commentaires ci-dessous, et comment ils ont résonné avec votre propre vie. Je serai ravie de vous lire !
Si vous avez envie de plonger dans la riche offre culturelle de Paris, et de vous immerger dans la beauté et la singularité de cette ville, contactez-moi ! Je serai heureuse de pouvoir vous aider grâce à mes différents programmes.
Amicalement,
Lydie
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PS: un autre point que j’aimerais souligner dans cet article est de vous encourager à prendre conscience de l’amour que vous partagez avec le monde à travers votre travail. Si cette considération vous met mal à l’aise, il est peut-être temps pour vous de changer la perception que vous avez de votre job (et vous n’avez pas besoin d’être pédiatre ou chef cuisinier ou masseur pour embellir la vie des gens ! N’IMPORTE quel travail est une plateforme pour propager de la bienveillance et de la joie – ce matin, une jeune femme est venue relever mon compteur d’électricité : elle était si gentille, joyeuse et pétillante qu’en 30 secondes, elle m’a mise en joie pour le reste de la journée !) Vous pourriez même ressentir le besoin de reconsidérer vos choix professionnels. Dans les deux cas, je peux vous soutenir par quelques sessions de coaching de vie holistique. N’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus, je propose une séance découverte gratuite de 30 minutes, et je travaille également par téléphone ou par visioconférence, la distance ne pose donc aucun problème 🙂
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